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MOUVEMENT 2 MILLIONS DE SIGNATURES - DONNER UNE CHANCE AU DIALOGUE POUR UNE SORTIE DE LA CRISE SECURITAIRE AU BURKINA FASO

Dialoguer ou négocier

Dialoguer ou Négocier : Que peut-on retenir dans la recherche de la paix au Burkina ?


Comme on dit, « la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens ». Nous ne devons jamais oublier cela dans la réflexion stratégique et l’articulation d’une stratégie politique crédible et viable de sortie de la crise sécuritaire et de refondation de notre vivre-ensemble.

Comme chacun le sait, se sont pour l’essentiel des Groupes armés burkinabè d’obédience salafiste, affiliés à deux mouvances djihadistes au Sahel qui ont porté la guerre dans notre pays ; l’une, le JNIM, lui-même affilié à AQMI et l’autre, l’Etat Islamique au Sahel (EIS) affilié à DAESCH.

Depuis maintenant huit longues années, notre pays est à feu et à sang et il faut en sortir.

Cette guerre a fait déjà semble-t-il plus de 15.000 morts; l’impunité, les stratégies et moyens de combats nous installent progressivement dans une spirale de la violence contre les civils ainsi que la commission de plus en plus systématique d’actes à connotation génocidaire. La stratégie de gagner la Paix par la Guerre dans un tel climat d’atrocité et de mépris de la vie humaine ouvrira des lendemains incertains pour la Refondation de notre vivre-ensemble.

Il est sans doute plus qu’urgent de s’engager dans la réflexion et l’action pour mettre fin à la guerre. Négocier ou Dialoguer se présentent donc comme des alternatives à explorer.

Négocier, c’est mettre en rapport l’Etat burkinabè avec les leaders de l’une ou des deux mouvances séparément-A l’évidence en considérant leurs agendas spécifiques et leur antagonisme viscéral et violent ici et ailleurs, ce serait une gageure de chercher à les mettre autour d’une même table.

La Négociation suppose une modalité pratique qui n’exclut pas la poursuite des combats avec comme objectif d’obtenir la paix grâce à des accords et concessions réciproques susceptibles de satisfaire chaque partie; ces accords et concessions seront tributaires du rapport de forces réel sur le terrain des combats.

Beaucoup de burkinabè, à juste raison, au regard du rapport de forces, voient qu’une telle négociation ne nous sera pas favorable dans les conditions actuelles ; en témoigne l’expérience de la négociation-devenue un secret de polichinelle- sous le président Roch Marc Christian Kaboré avec comme accord recherché et obtenu, la cessation des combats pour la tenue des élections présidentielle et législative de 2020. Depuis on sait ce à quoi les djihadistes ont employé l’intermède de la trêve électorale. L’accord des djihadistes était une ruse de guerre qui leur a permis de pousser leur avantage sur un adversaire acculé par la perspective d’une crise institutionnelle.

Beaucoup de burkinabè espèrent donc que le "Tout militaire" nous permettra d’inverser la tendance et d’ouvrir peut-être un moment plus favorable pour une négociation qui mettra fin à la guerre.

Malgré les efforts et des victoires tactiques significatifs, il faut reconnaître que notre Pays semble inexorablement s’enliser dans la guerre avec sa violence et ses atrocités, une gouvernance multipolaire et multimodale des populations avec à la clé une réduction continue de notre emprise territoriale, une crise humanitaire profonde et accablante au premier chef pour l’Etat ainsi que des risques évidents d’une crise sociale et politique exacerbée. Comme déjà indiqué, c’est au fond l’objectif recherché par les leaders djihadistes.

En effet, dans ma dernière tribune
Djihadisme et communauté peulh au Burkina Faso, que faut-il retenir 2 (Wakatsera) j’avais essayé de décoder la stratégie politique des leaders djihadistes en ce qui concerne notre pays ; je l’avais explicité comme suit :  «..depuis la défaite du Califat de Daesch en Syrie et en Irak, les djihadistes savent qu’il leur est impossible d’afficher un Proto-Etat et à fortiori d’établir un Etat viable et durable. Leur objectif au Burkina Faso n’est sans doute pas de conquérir et d’exercer le pouvoir d’Etat; c’est de faire de notre pays un non-Etat; c’est-à-dire une zone de populations et de terroirs en déshérence soumis à l’obligation d’allégeance au salafisme et à la gouvernance par la violence systémique de chefs de guerre salafistes ».

In fine, me semble-t-il, les leaders djihadistes ne sont donc pas dans la logique de négociation pour une paix durable.

Alors, cela laisse-t-il, une place au Dialogue ?

Pour ceux qui ont pris le temps d’appréhender de manière apaisée et utile l’approche du Groupe d’Initiative pour le Dialogue (GID) portée par une Pétition en ligne en faveur du Dialogue, elle articule pour mettre fin à la guerre, un paradigme autre que la Négociation.

Ainsi l’approche de Dialogue préconisée, n’appelle pas à une mise en rapport de l’Etat avec des leaders de groupes djihadistes ; elle n’appelle pas à des concessions réciproques et, in fine n’exclut pas l’action militaire au regard des nécessités.

L’approche de Dialogue vise à offrir aux gros des troupes combattantes djihadistes, un espace crédible de dialogue à la base entre vrais protagonistes dans la recherche, sur la base de nos traditions villageoises de gestion et de règlement des conflits, de solutions endogènes et concertées aux maux structurels qui ont rendu possible, un ancrage significatif des groupes djihadistes au sein de la jeunesse rurale à l’échelle nationale et l’embrasement du milieu rural; C’est sans doute ainsi ouvrir par le BAS, une voie plus adaptée de recherche de la Paix, de Refondation de notre vivre-ensemble et de l’Etat.

Une telle perspective, s’appuie sur le caractère décentralisé de l’organisation djihadiste qui, comme il faut en convenir, est animée par des acteurs ruraux au niveau local sur la base de problématiques spécifiques et selon des modalités de combats spécifiques et ils sont loin d’être des idéologues et des salafistes indécrottables. Ils n’entendent sans doute pas vouer à la guerre leurs vies et celles de leurs familles.

Une condition essentielle du Dialogue, c’est donc d’imposer un Cessez-le feu qui le rendra faisable, par notre mobilisation pacifique et massive dans la construction et l’enracinement d’une majorité politique significative et inédite de burkinabè tout particulièrement de ceux vivant en milieu rural et de PDI. En somme, notre NOMBRE SERA NOTRE FORCE.

Compte tenu de l’Etat d’urgence en vigueur pour Six (6) mois sur 62,5 % du territoire, seule la campagne de collecte de signatures en ligne, a été lancée depuis le 1er avril 2023 à travers une Pétition qui indique sans équivoque, les acteurs du Dialogue, son but, ses thématiques et ses modalités. Pour ceux qui veulent en prendre connaissance, et éventuellement la signer, une version audio et une version texte de la Pétition sont disponibles à travers le lien ci-après: Engager un dialogue pour sortir de la crise sécuritaire au Burkina Faso

Bon courage à nous !

DIALLO Mamadou

74 50 18 59.

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