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MOUVEMENT 2 MILLIONS DE SIGNATURES - DONNER UNE CHANCE AU DIALOGUE POUR UNE SORTIE DE LA CRISE SECURITAIRE AU BURKINA FASO

Limites de la force et de la violence

Limites de la force et de la violence comme unique réponse à la crise multidimensionnelle

Ceci est une tribune de Dr Harouna Kaboré sur les limites de la force et de la violence comme unique réponse à la crise multidimensionnelle dans notre pays.

La violence, bien qu’elle puisse parfois sembler être une réponse immédiate aux situations de crise, n’offre pas toujours une solution durable, notamment dans le cadre politique et plus particulièrement face à la crise multidimensionnelle que traverse notre pays le Burkina Faso. Il est essentiel de comprendre que les conflits violents engendrent des cycles de vengeance et de répression qui ne font qu’aggraver les divisions au sein de la société. 

Premièrement, la violence détruit le tissu social. Lorsqu’une société adopte des moyens violents pour résoudre ses conflits, elle érode la confiance entre les citoyens et les institutions. Au Burkina Faso, où la crise actuelle est alimentée par des tensions communautaires, économiques et politiques, la violence ne fait qu’exacerber ces tensions, menant à une fragmentation encore plus grande du pays. Les groupes armées terroristes, elles ne savent que faire la violence car c’est leur mode d’emplois. Ces groupes doivent donc être combattus et cela est indéniable. Mais comment ? L’Etat et les forces républicaines ont les moyens de faire mieux, différemment et plus efficacement. 

Deuxièmement, la violence ne s’attaque pas aux causes profondes des problèmes. Les conflits armés peuvent temporairement réprimer des oppositions, mais ils ne résolvent pas les injustices sociales, économiques et politiques sous-jacentes qui sont à l’origine de la crise. Pour le Burkina Faso, il est crucial de traiter ces causes profondes par le dialogue, la réforme politique et des politiques économiques inclusives.

Troisièmement, la violence engendre des souffrances humaines considérables. Les populations civiles sont souvent les principales victimes des conflits violents, subissant des pertes en vies humaines, des déplacements forcés et la destruction de leurs moyens de subsistance. Ces souffrances créent des traumatismes durables qui entravent la réconciliation et la reconstruction nationale.

Enfin, la violence compromet le développement à long terme. La stabilité politique est une condition sine qua non pour le développement économique et social. Au Burkina Faso, la persistance de la violence empêche les investissements, perturbe les systèmes éducatifs et de santé et détourne des ressources précieuses qui pourraient être utilisées pour le développement. 

Quid de la réponse militaire ? 

La réponse militaire aux conflits ne doit pas être entièrement proscrite, mais elle doit être envisagée dans une stratégie combinant d’autres actions. La réponse militaire peut offrir une solution rapide à des menaces immédiates, mais elle ne s’attaque pas aux causes profondes des conflits. Sans traiter ces causes sous-jacentes, la paix obtenue (encore faut-il l’obtenir) par la force est souvent fragile et temporaire. L’usage de la force uniquement peut radicaliser davantage de personnes et renforcer les rangs des groupes extrémistes, alimentant ainsi un cycle de violence et de répression. Une réponse militaire excessive peut nuire à la légitimité des dirigeants aux yeux de la population, surtout si elle est perçue comme répressive ou discriminatoire par une partie des citoyens. Mais que faire ?

Nécessité de Solutions Complètes 

Les conflits, en particulier ceux multidimensionnels comme au Burkina Faso, nécessitent des solutions globales incluant des opérations militaires et des efforts politiques, économiques et sociaux. La coopération internationale, le dialogue inclusif et la justice sociale sont essentiels pour parvenir à une paix durable. L’implication des leaders communautaires, de la société civile, des forces politiques, du secteur privé et des médias à la résolution de la crise s’avère indispensable en plus des opérations militaires. Une analyse sans complaisance des huit années de lutte contre le terrorisme nous montre clairement que certains de nos choix et de nos actions n’ont pas été favorable la résolution de la crise.Et il se trouve que ne nous sommes que des humains, donc perfectibles. Alors convoquons la mémoire collective récente et faisons mieux ensemble. 

En somme la violence ne peut jamais être une solution durable à la crise multidimensionnelle que vit notre pays le Burkina Faso. Ainsi la réponse militaire est nécessaire et indispensable dans notre situation pour la reconquête de notre territoire, pour protéger les civils et rétablir l’ordre. C’est pour cela qu’il faut soutenir sans calcul les FDS et les VDP qui se battent nuits et jours pour vaincre le terrorisme afin de libérer notre pays des forces du mal car il s’agit de la survie de la patrie. Cependant, cette réponse militaire doit être accompagnée de mesures non violentes axées sur la résolution des causes profondes du conflit. Le dialogue inter-Burkinabè, la médiation, et les réformes politiques et économiques sont des éléments clés pour construire une paix durable et éviter la récurrence des conflits. Seul un engagement sincère de tous les Burkinabè incluant la justice et la libre expression permettra de construire une paix durable et de créer un environnement propice au développement et au bien-être de tous les citoyens. Il est temps de repenser la violence comme réponse à la crise et de travailler ensemble pour un avenir meilleur et plus harmonieux pour le Burkina Faso. Cette pensée ci-dessous de Koffi ANNAN est peut-être d’actualité : « En fin de compte, c’est la paix qui prévaut. La violence engendre plus de violence et ne permet jamais de résoudre les problèmes profonds de notre société. Pour construire un avenir stable et prospère, nous devons nous engager dans un dialogue sincère et inclusif. »

Je nous souhaite une profonde méditation sur la situation de notre pays loin de nos passions et de nos pulsions individuelles. Je nous souhaite une profonde introspection et peut-être même une remise en cause de nos certitudes et certainement qu’on arrivera à un sursaut national pour mener une lutte victorieuse aux acquis durables et définitifs. 

Bien entendu cette tribune n’est qu’une opinion libre d’un citoyen soucieux des problèmes de son pays et convaincu de ne pas avoir toutes les réponses aux questions de l’heure mais qui se refuse de rester dans sa zone de confort ! C’est une tribune qui sûrement contient des insuffisances et des imperfections mais elle reste sincère et dénuée de toute intention nuisible. Retenez ce qui vous semble bon là-dedans et jetez le reste à la poubelle ! Et surtout, n’hésitez pas à me porter la contradiction. Le plus important c’est la patrie ! 

Patriotiquement et fraternellement !


Dr Harouna KABORE 


Pour tous ceux qui, à la suite de la lecture de cette tribune stimulante, sont restés sur leur faim comme on dit, et qui souhaitent participer à une stratégie politique viable pour sortir de la guerre et engager la refondation de notre vivre ensemble et de l'État au Burkina Faso, il vous est possible de le faire en soutenant et en prenant une part active à l'aboutissement de l'initiative portée sous le lien : https://chng.it/QR9ysKS6by

 

Bon courage à nous !

DIALLO Mamadou

adidiam@yahoo.fr 



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