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MOUVEMENT 2 MILLIONS DE SIGNATURES - DONNER UNE CHANCE AU DIALOGUE POUR UNE SORTIE DE LA CRISE SECURITAIRE AU BURKINA FASO

Un autre regard sur la question de la technique (Partie X-Clôture).

UN AUTRE REGARD SUR LA QUESTION DE LA TECHNIQUE (Partie X-Clôture).

 

Sur le chemin d’une cosmotechnique négro-africaine contemporaine.



La révolution cybernétique en un sens incarne aujourd’hui, la pensée occidentale moderne dont elle entend en faire le fondement d’une civilisation mondiale et cela, sous l’impulsion du plein accomplissement de la cybernétique dans ce qui est désigné comme l’Intelligence artificielle (IA), l’apprentissage automatique et toutes sortes de techniques de surveillance dotées d’une « idéologie transhumaniste qui veut dépasser les limites de l’homme et de la politique » comme le souligne Yuk Hui. Ainsi, toutes les disciplines scientifiques et techniques, les technosciences, la vie sociale et politique, le Droit et l’économie sont pris dans ce tourbillon du dataïsme et de la magie algorithmique [1] et ont perdu toute réflexivité constructive.

Comme le souligne Heidegger cité par Yuk Hui (sigle YH dans la suite de l’article)  : «La fin de la philosophie se révèle être le triomphe de l'agencement manipulable d'un monde scientifique et technique et de l'ordre social propre à ce monde. La fin de la philosophie signifie : le début  de la civilisation mondiale fondée sur la pensée de l'Europe occidentale ».

On doit sans mal être en accord avec l’hypothèse et la perspective indiquées par YH : « Si la philosophie a de nouveau un avenir, elle devra devenir une «  philosophie post-européenne. Cette réouverture ne peut éviter de confronter le concept de technologie que nous avons aujourd’hui, comme le font les anthropologues du « tournant ontologique » avec le concept de nature. La cosmotechnique implique non seulement les variétés de technologies dans différentes régions géographiques de l’histoire humaine, mais aussi différentes formes de pensée et un ensemble complexe différent de relations entre les humains et les non humains.»

C’est une telle perspective concrète que nous ouvre la contribution inédite et sans équivalent de Yuk Hui, à l’adresse des cultures non-occidentales tout particulièrement mises au défi de penser autrement la modernité au nom de la diversité anthropologique et sociale indépassable  du monde.

La thématique, un autre regard sur la question de la  technique sous l’éclairage de Yuk Hui nous a introduit à son questionnement stimulant sur la technique en général et à la perspective tout aussi stimulante de son concept de cosmotechnique qu’il définit comme « l'unification du cosmos et de la morale par le biais d' activités techniques, qu'il s'agisse de la création de produits ou d'œuvres d'art».

Le concept de cosmotechnique renvoie, indique-t-il, à l'idée que les différentes cultures et époques ont des façons différentes de penser la technologie.

Et cela est connu :  artistes, artisans, tradithérapeutes, agriculteurs, chasseurs, éleveurs négro-africains et des autres peuples dit autochtones, observent des rituels spécifiques dans leurs activités productives diverses. C’est-à-dire comme le dirait Yuk Hui une manière de faire de la technique une modalité d’«unification du cosmos et de la morale».

La Chine est sans aucun doute un cas des plus emblématiques, s’il en est de la modernité occidentale à la sauce chinoise si l’on peut dire. En une certaine manière, par l’exemple de la Chine, on peut rattraper et devancer l’Occident (en moins d’un demi-siècle) en prenant appui sur la «Dialectique de la nature» et l'« Anti-Dühring» d’Engels comme l’a fait le Parti communiste chinois selon Yuk Hui - sans pour autant sortir et encore moins dépasser la modernité occidentale dont on va plutôt renforcer la dynamique des guerres, de la compétition féroce, de la domination et de l’exploitation capitaliste, et de l’Anthropocène. C’est ce que nous donnent à voir la Chine contemporaine et la situation géopolitique mondiale. La Chine est sans doute fière d’avoir pris sa revanche sur les honteuses guerres de l’Opium et la colonisation, mais on imagine aussi qu’il y avait d’autres avenirs possibles que d’engager l’humanité dans une dynamique apocalyptique; d’autres diraient dans la voie d’une eschatologie laïque ouverte par les sciences et la technique sous l’emprise de la cybernétique.

Cette dynamique nous donne à méditer la stratégie de la modernisation en Chine si l’on peut dire et que résument bien les propos des modernistes chinois cités par Yuk Hui considérant la mise en relation entre la pensée chinoise et la modernité occidentale  : «Les sciences occidentales en tant que moyen, la pensée chinoise en tant que fondement» (La question de la technique en Chine).

C’est me semble-t-il, en décalquant un tel propos - au plan paradigmatique, épistémologique et politique que les élites gouvernantes modernistes en Afrique échouent dans leurs approches modernistes portées par les luttes pour l’indépendance et la construction de l’Etat-nation post-colonial aux moyens de déclamations sur la souveraineté et l’indépendance, de proclamations de rupture, et des projets d’émergence nationaux, sous régionaux et au niveau continental. Les réflexions de Cheikh Anta DIOP relatives aux «fondements économiques et culturel d’un État fédéral d’Afrique Noire» et de celles de «découplage/déconnection» de Samir Amin devraient aussi, me semble-t-il, être revisitées en considérant la perspective d'une cosmotechnique négro-africaine.

L'initiative «Sur le chemin d’une cosmotechnique négro-africaine contemporaine» qui sera bientôt lancée par le mouvement deux millions de signatures en faveur du dialogue pour sortir e la crise sécuritaire au Burkina Faso, est donc une perspective non seulement pertinente, mais aussi faisable et plus encore comme le dirait Yuk, du domaine même de la nécessité et de la liberté.

Les réflexions de Yuk à travers les articles présentés et ses ouvrages fondateurs [2], nous permettent d’ouvrir des pistes de recherche permettant de souligner et de renouveler la rationalité du monde négro-africain devant l’impératif de la Renaissance Africaine.

L’Egypte pharaonique, les sociétés négro-africaines contemporaines et les peuples dits autochtones nous fournissent des repères précieux pour ce faire.

Je voudrais à cet égard présenter quelques enseignements y relatifs en m’appuyant sur deux des 28 chapitres de ma recension analytique de l’ouvrage de Yuk Hui, « La question de la technique en Chine ».

 

1. Chapitre 27-partie 2. Le sinofuturisme à l’ère de l’anthropocène.

YH ouvre dans ce chapitre, sa réflexion sur l’avenir, en résumant en quelque sorte son propos sur la question de la technique en Chine en relation avec la confrontation entre la tradition chinoise et la modernité, par trois constats qui sont pour ainsi communs à l’expérience des cultures non occidentales : « d’abord la destruction de la métaphysique traditionnelle et de la cosmologie morale qui gouvernaient autrefois la vie sociale et politique ; ensuite les tentatives pour reconstituer un fondement propre à nos traditions compatible avec la science et la technologie occidentales, qui n’ont cependant produit que des effets contraires ; enfin,  le déracinement que Heidegger anticipait comme un danger imminent en Europe, et qui a progressé à un rythme nettement plus soutenu en Asie ».

A ces constats YH ajoute la question de l’Anthropocène : « le fait de reconnaître que nous vivons à l’ère de l’Anthropocène constitue l’aboutissement de la conscience technologique. L’Être humain commence à prendre conscience, non seulement dans les milieux intellectuels mais aussi dans le grand public, du rôle décisif que joue la technologie dans la destruction de la biosphère, et les conséquences qui en découlent pour l’avenir de l’humanité ».

YH nous indique en certaine manière le fondement pour ainsi métaphysique, philosophique et anthropologique de cette dynamique d’auto-destruction : « Pour beaucoup d’anthropologues, la division qu’effectue la modernité entre nature et culture est un des facteurs majeurs de l’avènement de l’Anthropocène. Comme l’explique Pierre Montebello[3], les cosmologies ioniennes considèrent que tous les êtres font partie d’une même communauté qu’ils soient vivants, humains et divins, alors que le dualisme cartésien fait de l’humain un être particulier détaché de la nature : il traite cette dernière comme un objet… (et) on ne peut pas ignorer qu’il constitue un paradigme du projet moderne. La modernité commence avec le Cogito, avec cette confiance dans l’idée que la conscience permet aux êtres humains de maîtriser le monde, d’élaborer un système de connaissances grâce à l’auto-fondement que constitue le Cogito, et d’établir un projet de développement ou de progrès ».

Comment alors selon YH, « peut-on relier la conscience technologique  avec la cosmotechnique que nous avons tenté de mettre en lumière dans ce livre ? Un sinofuturisme, nommons-le, ainsi, se manifeste dans différents domaines. Cependant, ce futurisme va à l’encontre de la pensée morale qui caractérise la cosmotechnique chinoise – en fin de compte, il ne s’agit que d’une accélération du projet moderne européen. Ce qui se passe actuellement avec la digitalisation en Chine, pour peu qu’on y prête attention, confirme notre de vue : lorsque Facebook et Youtube sont arrivés, la Chine les a censurés pour créer les sites Renren et Youku, qui leur ressemblent plus ou moins ; lorsqu’Uber arriva, la Chine l’adoptera et l’appellera Youbu… On comprend bien qu’il y a des raisons historiques et politiques à cela, mais le moment que nous vivons est aussi celui où cette répétition devrait être suspendue, pour soulever à nouveau, la question de la technique ».

La Chine rêvait après les deux guerres de l’opium de prendre sa revanche : dépasser le Royaume-Uni et rattraper les États-Unis ; ce rêve c’est assurément réalisé à présent, au regard de ses différents et incontestables accomplissements économiques, scientifiques, technologiques, militaires, géo-stratégiques et géo-politiques. Et la Chine tient solidement ainsi son rôle et au premier plan, dans la dynamique de l’Anthropocène.

Aussi, la Chine « a réussi à jouer un rôle dans la construction de l’axe temporel de la modernité » et en est « devenue l’une de ses principales figures ». En ce sens on doit être en accord avec YH : « la Chine étend la modernité européenne par le biais de la technique moderne (qui est le point culminant de l’ontothéologie, selon Heidegger) ».

La question fondamentale que pose l’Anthropocène, pour l’humanité, est tout particulièrement, celle, comme le souligne Heidegger selon YH, « de l’axe temporel qui nous entraîne vers l’abîme ». À cet égard on ne peut qu’être en accord avec YH : « Cela ne signifie pas que les mesures visant à améliorer la situation sont sans importance ; au contraire, elles sont nécessaires mais pas suffisantes. L’aspect le plus fondamental, c’est la relation entre l’humain et le cosmos (entre le Ciel et la terre) qui définit les cultures et les natures. Comme Heidegger l’avait prédit, ces relations ont lentement disparu, cédant la place à une conception générale de l’être comme stock. Le capitalisme est la cosmotechnique contemporaine qui domine la planète. Le sociologue Jason W. Moore a raison de le caractériser comme une « écologie-monde » qui exploite les ressources naturelles et le travail non rémunéré pour entretenir sa propre écologie ».

Comme souligne YH, on peut trouver en Chine - et on peut ajouter dans toutes les cultures « quelques indices, dans l’ancienne sagesse, sur la manière dont la relation humain-cosmos pourrait être reconceptualisée en tant que principe de co-existence, de gouvernement et de vie ».

Du même, il est certain qu’une immense majorité de l’humanité a conscience des problèmes écologiques causés par la modernité ; cependant, comme le souligne YH, « la raison pragmatique – la raison qui cherche à s’adapter pour profiter de la mondialisation – nous empêche de soulever les questions plus profondes de la cosmotechnique, de l’épistémè…La domination d’une épistémè globale imposée par le capitalisme écrase une variété de connaissances et de savoir-faire. Ce devenir technologique du monde doit être remis en question si l’on veut interrompre le règne de la synchronisation et produire d’autres manières de co-exister ».

La stratégie envisagée pour ce faire par YH, semble à la recherche d’une coalition mondiale à bâtir, au regard même de ses prémisses « La nécessité de se réapproprier la technologie (pour les cultures non-occidentales) complique le projet de « dépasser la modernité » : en effet, ce projet ne peut être que global, puisqu’il dépend de l’axe de temps commun contre lequel il lutte ; tout recul sur la question du global, au lieu d’être une solution, nous acculera à une désintégration. C’est donc depuis cette position qu’il faut aborder l’histoire mondiale ».

Qu’est-ce à dire ? c’est le propos du chapitre 28 qui conclue l’ouvrage de YH.

 

2. Chapitre 28-partie 2. Pour une autre histoire mondiale.

On peut ouvrir les propos de ce chapitre conclusif de l’ouvrage de YH, par ses précisions relatives à sa problématisation du rapport global/local. Elles sont importantes pour clarifier et positionner l'initiative «Sur le chemin d’une cosmotechnique négro-africaine contemporaine»; notamment, en relation avec les courants de pensée postcoloniale/décoloniale[4], avec la question de la refondation de nos propres catégories métaphysiques et avec l’appropriation de la science et de la technique modernes dans une perspective cosmotechnique négro-africaine contemporaine.

Ce sont dans ces registres que les courants de pensée postcoloniale/décoloniale semblent manquer de perspectives opératoires pour affronter et dépasser la modernité occidentale qu’ils dénoncent à juste titre. Il semble que YH indique bien les principales faiblesses de ces courants de pensée (de résistance) au sein des cultures non occidentales. « La force de la théorie postcoloniale ; me semble-t-il, est qu’elle reformule puissamment la question des dynamiques de pouvoir pour en faire une question de récits, et qu’elle plaide donc pour d’autres récits, ou des récits différents. Cependant, on peut aussi considérer cette force comme l’une de ses faiblesses, puisqu’elle a tendance à ignorer la question de la technologie. Or, cette question de la technologie ne peut être réduite à une question de récits. En effet, il serait dangereux de tenter une telle réduction, car elle impliquerait qu’on prenne en compte les conditions matérielles (la technique) sans comprendre le sens véritable de ces conditions ».

Comme le souligne YH à propos de Dipesh Chakrabarty - un des penseurs illustres de la pensée postcoloniale : « l’axe temporel qui synchronise les activités au niveau global devient de plus en plus puissant, et en même temps plus homogène ; c’est précisément ce phénomène que nous appelons « la modernisation ». Cependant, je ne crois pas qu’on puisse réduire cet axe temporel à un simple récit pour mieux le « provincialiser[5] ». La critique de Chakrabarty illustre le problème que posent les nombreuses théories postcoloniales, …. La modernité (en dépit de ses critiques) en tant qu’inconscience technologique continuera nécessairement à se répandre dans d’autres cultures et civilisations…… Si la nécessité de la modernisation s’impose aux autres cultures, c’est parce que la concurrence militaire et économique globale favorise l’inconscience technologique ».

Une première indication intéressante de sa problématisation du rapport global/local imposé par la mondialisation est ce qu’il appelle « la question de la spécificité et de la localité ». Selon YH, « la localité n’est pas l’alternative rassurante à la mondialisation, mais son « produit universel ». Pour pouvoir reparler de localité, il nous faut reconnaître qu’il n’existe plus de localité isolée, par exemple un Japon ou une Chine qui s’isoleraient de leur propre chef en se déconnectant ou en s’éloignant de l’axe de temps mondial. La localité doit s’approprier le global, au lieu d’être simplement produite ou reproduite par lui. La localité peut résister à l’axe global du temps lorsqu’elle est capable de l’affronter en lui imposant consciemment une transformation radicale, plutôt que de se limiter à lui ajouter une valeur esthétique. On ne peut opposer le local au global sans risquer de s’engager dans une forme de « révolution conservatrice », ou même de fascisme métaphysique ».

Une deuxième indication nous introduit au rapport à la tradition ; celle-ci doit être le fondement et le cadre d’encadrement (en contrainte) d’une démarche d’appropriation de la technique moderne, avec l’objectif de renouveler la forme de vie , de gouvernance et la cosmotechnique spécifiques à chaque culture afin qu’elle puisse se soustraire au devenir homogène du monde et ouvrir un autre chemin à la contemporanéité de sa société mère. Selon YH, « pour accomplir cette tâche, il nous faudra impérativement réinterpréter la tradition pour la transformer en une nouvelle épistémè. Il nous faudra aussi inventer une nouvelle forme de traduction : une traduction fondée non pas sur l’équivalence, …, mais une traduction fondée sur la différence, une traduction qui soit aussi une transduction [6]».

Une troisième indication porte sur l’approche de réappropriation de la technique dans une perspective cosmotechnique. Selon YH « deux étapes sont nécessaires pour se réapproprier la technique moderne d’un point de vue cosmotechnique ; premièrement, il faut reconfigurer un fondement à partir des catégories métaphysiques, comme on a tenté de le faire ici avec le qi-Dao[7] ; deuxièmement, il faut reconstruire sur ce fondement une épistémè qui conditionnera à son tour l’invention technique, le développement, l’innovation, afin que ces derniers ne se réduisent plus à imiter ou à répéter ».

Une quatrième indication est relative à la perspective de la Renaissance africaine dans la dynamique mondiale actuelle dont le moteur est incontestablement le capitalisme, la cosmotechnique dominante qui porte le devenir entropique[8] du monde (l’Anthropocène). Comme dit YH. « L’universalisation du naturalisme au sens de Descola :  c’est le danger qui nous guette tous à l’ère de l’Anthropocène……Il nous faudra bien sûr comprendre la science et la technologie pour pouvoir les transformer ; cependant, après plus d’un siècle de « modernisation », le moment est venu de chercher une nouvelle forme de pratique, non seulement en Chine mais aussi dans d’autres cultures. C’est là que l’imagination doit prendre son envol et concentrer ses efforts. Ce livre s’est donné pour objectif de proposer une nouvelle traduction fondée sur la différence. Ce n’est qu’à partir de cette différence, et qu’à condition d’avoir la capacité et l’imagination nécessaires pour l’affirmer matériellement, que nous pouvons prétendre à une autre histoire mondiale ».

Ces quatre orientations de YH sont, pour ma part, des pistes de recherche solides de l'initiative «Sur le chemin d'une cosmotechnique négro-africaine contemporaine».

Elles ouvrent la question de la construction dynamique et progressive d’une coalition mondiale des cosmotechniques alternatives au capitalisme, la cosmotechnique dominante de la dynamique de l’Anthropocène, des guerres et de la dominiation, des inégalités et des dérives sociétales portés par la modernité occidentale.

C’est dire que la perspective de Refondation du vivre ensemble et de l’Etat dans notre pays doit être articulée comme une modalité de construction au Burkina, d’une des composantes africaines d’une telle coalition mondiale. Autrement dit, elle doit dans le contexte actuel de la recherche d’une voie crédible et viable de sortie de la crise sécuritaire, se fonder sur nos traditions ancestrales-leurs cosmogonies et tirer partie de l’apport d’une élite organique qui fait avec corps nos sociétés villageoises contemporaines et est engagée avec elles dans la tâche processuelle de rupture paradigmatique et épistémologique d’avec les catégories du Politique et de la politique et d’avec la trajectoire technologique,  de la modernité occidentale, toutes globalisantes et totalitaires.

Nous pouvons et devons être à la hauteur d’une telle pyramide à bâtir![9]

DIALLO  Mamadou.

adidiam@yahoo.fr

(226) 74 50 18 59.

[1]:Le dataïsme est une philosophie émergente qui considère le monde comme un flux de données. Selon le dataïsme, la collecte et le traitement des données, notamment informatiques, permettent de comprendre le monde en tant qu'algorithme (Wikipédia).
[2]:Ils sont téléchargeable en version anglaise grâce au lien   https://drive.google.com/drive/folders/19vbNIoolhWg7ph-10FiUPd_c-b6GJOYT?usp=sharing 
[3]Pierre Montebello « Métaphysiques cosmomorphes. La fin du monde humain ».

[4]: Une des figures illustres du courant de pensée décoloniale en Afrique est sans doute, Valentin-Yves Mudimbé avec son concept de bibliothèque coloniale et son ouvrage « L’invention de l’Afrique». Il vient de nous quitter le 22 avril 2025 à l’âge de 83 ans. Que son âme repose en paix et que la terre lui soit légère.

[5] : Dipesh Chakrabarty. « Provincialiser l’Europe. La pensée postcoloniale et la différence historique ».

[6]: Le terme de transduction utilisé par le philosophe Gilbert Simondon en 1964 concerne la conception de l'individuation et désigne la capacité d'expansion d'un être à partir de lui-même (Wikipédia)
[7] :La cosmotechnique dans la Chine ancienne.

 [8] : YH. « J’utilise ici le mot de « entropique » en référence à ce que Lévi-Strauss appelait « l’entropologie » dans Tristes tropiques. Il suggérait que ce terme pour renommer sa propre discipline, l’anthropologie, qui décrit la désintégration des cultures attaquées par l’expansion occidentale : « Plutôt qu’anthropologie, il faudrait écrire « entropologie », le nom d’une discipline vouée à étudier dans ses manifestations les plus hautes se processus de désintégration » …. Le terme a été récemment invoqué par Bernard Stiegler (1952-2021) lorsqu’il a qualifié l’Anthropocène d’« entropocène» dans la mesure où il produit constamment de l’hubris… » note 3 page 321-322.

[9] :La mise en œuvre concrète du volet recherche-action d’une telle perspective est en cours de préparation au sein du Groupe d’initiative pour la Dialogue (GID). Un appel y relatif sera lancé dès que possible. Dans cette attente ceux qui désirent participer à cette initiative peuvent nous adresser une note d’intention à l’adresse e-mail : adidiam@yahoo.fr 





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